Épisode #74
Dans les coulisses du luxe
Dans la comédie Le diable s’habille en Prada, la terrible rédactrice en chef de Vogue assène à sa jeune assistante : « Tout le monde voudrait être à ta place ».
Car intégrer le cercle très fermé du cœur de la mode – on parle ici des grandes maisons de luxe qui font rêver le monde entier – nécessite des trésors de créativité, d’audace et surtout énormément de travail. Mais une fois qu’on y est, que le Graal est atteint, que se passe-t-il ? C’est ce qu’analyse la Docteure anthropologie sociale et ethnologie Giulia Mensitieri dans Le plus beau métier du monde (éditions La découverte) un essai sur les travailleurs de la mode. On y suit notamment le parcours de Mia, styliste en vue, vêtue de vêtements coûteux (et offerts), mais n’ayant pas assez d’argent pour payer son forfait de téléphone. Est-elle un cas isolé ?
Selon Giulia Mensitieri, le cas de Mia serait au contraire systémique : que l’on soit styliste, mannequin, photographe ou tout autre métier qui vend du rêve, l’addition est, en quelque sorte, salée. Sans patrimoine ni conjoint.e riche, peut-on vivre et durer dans la mode ?